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Information sur les enquêtes menées à la RSI

Le résultat de l’enquête sur les atteintes à la personnalité à la RSI a été communiqué au personnel jeudi 9 décembre par le directeur de l’entreprise, Mario Timbal, et deux avocates ayant participé au recueil puis à l’analyse des témoignages.
En résumé :
39 témoignages de souffrance au travail (le nombre avait été limité)
5 avocat·e·s pour les analyser et communiquer avec la direction :

« Aucun cas de harcèlement sexuel ou mobbing à la RSI », mais…

Quand même 5 cas d’atteinte à la personnalité ont été décelés et reconnus sur 18 témoignages.
Et la direction de la RSI assure qu’il y aura une révision de la culture d’entreprise afin qu’il y ait une sensibilisation aux comportements, aux dénonciations, procédures et sanctions.
Pourquoi faire, vu qu’il ne s’est rien passé de grave ?…

SSM et Direction n’ont pas la même vision des choses.

Quand tu ne veux pas voir le verre à moitié vide, verse le contenu dans un plus petit

La direction RSI n’a retenu que les chiffres : 1000 employé·es, 39 dénonciations, 18 enquêtes et 5 cas, et a ainsi titré « Aucun cas de harcèlement sexuel ou d’intimidation à la RSI », en se déclarant soulagée du résultat de l’enquête.

La lecture du SSM Ticino est très différente. Pour le syndicat, les chiffres sont trompeurs : beaucoup d’employé·es ne se sont pas manifesté·es soit pour éviter de raviver des épisodes douloureux, soit par peur de représailles sur leur poste de travail. Ainsi, dans la phase A, des harcèlements sexuels ont été dénoncées, mais les victimes n’ont pas souhaité poursuivre le chemin douloureux de l’enquête de la phase B.

Les enquêtes ont malgré tout fait apparaître des situations claires de difficultés et de souffrances qui, si elles ne répondent pas à la qualification juridique « d’atteintes à la personnalité », ne peuvent toutefois pas être banalisées.

Pour le SSM Ticino, ce n’est pas vrai que tout va bien à la RSI : l’enquête a révélé qu’un secteur de la RSI, malgré l’absence de révélation de cas de violation de la personnalité, connaît un climat de travail mauvais et des situations de conflits chroniques. De même, les recommandations du pool de juristes avant tout adressées aux cadres pour qu’iels acquièrent les instruments nécessaires à une gestion correcte et respectueuse de leurs subordonné·es disent bien qu’il existe un problème systémique lié à la culture de l’encadrement.

Enfin, sur la volonté exprimée par le directeur de la RSI de vouloir changer la culture d’entreprise en profondeur. Pourquoi la changer, s’il n’y a pas de problème ?

Nous exprimons ici notre solidarité aux personnes en souffrance à la RSI.

Le déroulement de l’enquête à la RSI 
Au Tessin, l’enquête s’est déroulée de la manière suivante : suite aux révélations du journal Le Temps fin octobre 2020, le SSM Ticino a ouvert une ligne d’écoute pour libérer la parole. Il a fallu attendre février 2021 pour que la direction RSI accepte finalement de mener une enquête sur les cas d’atteintes à la personnalité dans l’entreprise.
Une avocate a ainsi été mandatée pour recueillir formellement les 39 témoignages (phase A) déjà réunis par le syndicat, sans pour autant ouvrir à de nouveaux signalements (!)… La juriste a effectué une qualification des actes dénoncés pour définir ceux qui devaient faire l’objet d’une analyse approfondie, possible uniquement avec l’accord des plaignant·es.
C’est ainsi qu’un pool de 4 juristes a mené l’enquête (phase B) sur la moitié des cas signalés précédemment. Cette phase d’enquête à proprement parler ne garantissait pas l’anonymat aux plaignant·es, et elle a été menée à la manière d’un·e procureur·euse : écoute des plaignant·es, confrontation des responsables désigné·es, convocation de témoins éventuels, recueil de documents, etc.
Ce qui a été présenté jeudi, c’est le résultat de cette enquête, qui devait qualifier si les actes dénoncés relevaient de l’atteinte à la personnalité. Leurs conclusions ont abouti à dire que dans 5 cas – sur les 18 de la phase B -, il y a bien atteintes à la personnalité.